Les réserves du fonds qui oeuvre pour l'insertion
professionnelle des personnes handicapées dans le secteur privé, l'Agefiph,
continuent de s'amenuiser et seront
épuisées à la fin 2017, a prévenu mardi son directeur général, Didier Eyssartier.
épuisées à la fin 2017, a prévenu mardi son directeur général, Didier Eyssartier.
En 2016, l'Association pour la gestion du fonds pour
l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph), a collecté
404,5 millions d'euros (+0,7%), des pénalités versées par les entreprises d'au
moins 20 salariés qui ne respectent pas l'obligation légale d'employer au moins
6% de travailleurs handicapés.
Elle a engagé dans le même temps 450,2 millions d'euros
(-4,6%) pour financer des actions d'insertion dans l'emploi principalement, et
pour son budget de fonctionnement, selon les résultats présentés lors d'une
conférence de presse.
Etant donné la stagnation des ressources, alors que les
besoins demeurent importants, "notre prévision est qu'à la fin de cette
année (...), nos réserves financières seront épuisées et nous permettront juste
d'avoir le niveau minimal" pour permettre environ "trois mois de
fonctionnement", a précisé M. Eyssartier.
Les "prélèvements" effectuées par l'Etat depuis
trois ans pour financer des emplois aidés, de "29 millions d'euros par an
en 2015, 2016 et 2017", ont contribué à cette situation, a-t-il souligné.
L'association a demandé à être reçue par la nouvelle
secrétaire d'Etat chargée du handicap, Sophie Cluzel, pour évoquer la question,
a précisé la présidente de l'Agefiph, Anne Baltazar.
Le précédent gouvernement avait prévu d'engager une
réflexion sur le modèle de financement de l'Agefiph et du FIPHFP, son
équivalent pour la fonction publique, qui est confronté au même problème.
Les inspections générales des affaires sociales (Igas) et
des finances (IGF) viennent de démarrer une enquête conjointe sur le sujet, ont
indiqué les deux responsables.
Selon Mme Baltazar, il avait été envisagé avant la
présidentielle "des mesures correctrices" dans le projet de loi de
finances 2018, "pour que les deux fonds puissent fonctionner en 2018, ce
qui n'évite pas une discussion de plus grande ampleur".
En 2014 (derniers chiffres disponibles), le taux d'emploi
des personnes handicapées dans le secteur privé était de 3,3% en emploi direct,
et de 4% en comptant l'emploi via des sous-traitants. Les entreprises qui
n'atteignent pas l'objectif de 6% doivent verser une contribution à l'Agefiph.
Source AFP 23/05/2017